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Reprise Entreprise


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Comment déterminer la valorisation d’une entreprise ?

I – LA PROBLEMATIQUE DE LA VALORISATION


S’il existe bien, pour les cédants comme pour l’acquéreur, un sujet délicat à traiter, c’est celui de la valorisation de l’entreprise, objet du processus de cession.


Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que beaucoup de négociations achoppent sur ce point déterminant pour les deux parties.


Tel que l’on vient de l’exposer, on pourrait rapidement en conclure que la valeur d’une entreprise ne dépend pas de critères rationnels et mesurables car, dans le cas contraire, on ne comprend pas pour quelles raisons vendeurs et acheteurs ne pourraient pas rapidement trouver un terrain d’entente.


Paradoxalement, cette problématique n’est pas très éloignée du débat historique qui opposa, en matière de valeur d’un bien, les économistes partisans de la valeur-travail et les tenants de la valeur d’ajustement entre l’offre et la demande.


Mais, quitte à choquer, disons le tout de suite, la valorisation d’une entreprise est de la compétence des (vrais) professionnels même si tout un chacun peut s’offrir dans le commerce pour quelques centaines d’euros des logiciels paramétrables fréquemment source de profondes désillusions.


Pour autant, cela n’interdit pas, au contraire, de comprendre les grands principes et les mécanismes qui sous-tendent les différentes méthodes d’évaluation.



II – PRESENTATION SOMMAIRE DES DIFFERENTES METHODES D’EVALUATION


Schématiquement, les nombreuses méthodes d'évaluation d'entreprise existantes se regroupent en trois grandes familles :

-  celles qui relèvent d’une approche patrimoniale,


-  celles qui s’appuient sur la rentabilité


-  celles qui découlent d’une comparaison.


Bien entendu, nous nous plaçons dans le cadre d’une poursuite d’activité (going concern).


L'approche patrimoniale


L’approche patrimoniale tient compte des situations active et passive de l’entreprise corrigées des écarts latents et des risques potentiels mais se heurte à l’évaluation des actifs incorporels (brevets, licences d’exploitation, marques, fonds de commerce).


Paradoxalement, évaluer ces valeurs incorporelles fait souvent appel aux techniques de la seconde « famille ».

En définitive, dans bien des cas, la méthode patrimoniale s’apparente à une méthode mixte.


L'approche par rentabilité


La seconde famille privilégie la notion de rentabilité et fait largement appel aux techniques d’actualisation des résultats et/ou des flux de trésorerie prévisionnelle.


Outre l’extrême complexité de certaines de ces méthodes, leur application est souvent délicate notamment par le manque de visibilité à moyen-terme et long-terme qu’elles requièrent (Goodwill à l’infini, DCF).


Pour atténuer les aléas de ces méthodes, les praticiens ont introduit une notion de prime de risque exprimée sous forme de taux qui vient augmenter le taux d’actualisation.


Mais dans bien des cas, cela revient « à mettre une emplâtre sur une jambe de bois » car le taux de la prime de risque est déterminé plus en fonction de ce que « le voisin » à l’habitude de retenir qu’à partir d’une réflexion appropriée sur les spécificités et l’environnement réel de l’entreprise à évaluer.


L'approche par comparaison


Les méthodes de cette troisième « famille » reposent sur le postulat que des sociétés comparables se valorisent sur des critères et des règles identiques.


Une première approche consiste donc à établir des comparaisons avec des transactions intervenues sur le marché des fusions-acquisitions.


Mais là où le bât blesse, c’est que le marché de la transmission est opaque, le montant des transactions étant (particulièrement dans notre pays) généralement gardé confidentiel tant pour des raisons fiscales qu’à cause de l’effet de démonstration (« pour vivre heureux, vivons caché »).


A cet égard, il n’existe pas de bases de données exhaustives des transactions comme cela se fait dans l’immobilier (Notaires, FNAIM) ou dans les pays anglo-saxons.


La seconde approche, de ce fait plus utilisée, s’appuie sur les valeurs des sociétés cotées qui devront bien évidemment faire l’objet de nombreuses corrections pour tenir compte des disparités opérationnelles et fonctionnelles des entreprises comparées.



III – LES CORRECTIONS


Les modèles rappelés ci-dessus ne sont pas universels parce qu’incomplets, même si de nombreux praticiens recourent à des méthodes faisant la synthèse de certaines des approches.


Par exemple -situation vécue-, ils ne permettent pas d’expliquer pour quelles raisons la cession des titres d’une Très Petite Entreprise au chiffre d’affaires de 400 000€ mais néanmoins leader sur son marché, dont les Capitaux Propres étaient fortement négatifs (200 000€) et qui affichait des pertes abyssales (300 000€), s’est faite dans des conditions positives et satisfaisantes pour les actionnaires.


Ils n’expliquent pas non plus les sommes parfois vertigineuses payées pour s’offrir des parts de marché supplémentaires.
C’est qu’il existe des composantes qui échappent à l’analyse traditionnelle mais que le praticien saura rechercher, estimer pour corriger les valeurs issues des méthodes énoncées ci-dessus.


IV – INTERPRETATION DES RESULTATS & CONCLUSION


Une entreprise n’a donc pas qu’un prix mais une fourchette de prix dont les bornes sont les valeurs extrêmes fournies par les différentes méthodes.


En fait, elle a autant de prix que d’acheteurs potentiels, chacun se déterminant par rapport aux avantages escomptés de la prise de contrôle, de sa « philosophie » en la matière et de ses objectifs quant au délai de retour sur investissement.


C’est la raison pour laquelle l’utilisation de plusieurs techniques d’évaluation permet de valoriser l’entreprise en fonction de la sensibilité, des spécificités et des objectifs des repreneurs que le professionnel de la transmission connaît, en général, de par son expérience et en particulier, par un dialogue approprié avec ces derniers.


Il ne faut pas oublier qu’en final, le vrai prix d’une entreprise est celui auquel elle trouve preneur et que le choix du montage ou du mode d'achat est loin d'être neutre tant au plan du périmètre de la cession que des coûts fiscaux.


La question se pose alors de savoir s’il convient ou pas de faire appel à un professionnel de l’évaluation.


A chacun de se déterminer sur la base de ce qui vient d’être exposé mais il est incontestable que beaucoup de temps, de déceptions et parfois d’argent seraient gagnés si les vendeurs et les acheteurs s’engageaient dans cette voie.